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Les Aristides 12e édition -Rencontres Photographiques
Exposition 7 mars > 9 mars 2025
Passage 9 à Waremme
Série "Charles et les autres"
Lauréate du Prix du Jury
J'habite près du Parc de la Paix
Exposition 16 novembre 2024 > 11 janvier 2025
Théâtre Le Moderne à Liège
Une démarche photographique avec les habitants d'un quartier attachant, celui du Parc de la Paix à Liège. Quelques extraits des récits de vie recueillis à cette occasion.
Le regard de deux femmes photographes.
En noir et blanc, les photographies de Françoise Deprez.
En couleurs, celles de Charlotte Pierson.
Cette exposition est le reflet des rencontres humaines engendrées par le projet Mycorhizes qui est un collectif des résidents des rues Jean Haust, Fond-Pirette, et Thier Savary qui jouxtent le parc de la paix.
Les membres du collectif sont allés à la rencontre d'habitants pour "glaner" leur histoire avec le quartier et leur perception d'avenir, et ensuite les mettre en contact les uns avec les autres.
Le but étant de (re)créer des liens entre les personnes et du lien avec le vivant.



Prix de la Fondation Bolly-Charlier 2024
Exposition 29 juin > 25 août 2024
Galerie Juvénal à Huy
La démarche de Charlotte Pierson témoigne d'une photographie documentaire, chronique de longue haleine du quotidien de Charles et quelques autres, vieux agriculteurs ardennais sous les traits desquels se dessinent, de par la profondeur et l'intensité du regard, des problématiques, des récits de vie plus universels, «élargis à d'autres fermes, d'autres lieux, d'autres solitudes». Et à une vraie question de société, aussi; de rapport à la terre.
Avec Manon BOUVRY, Anne KIESECOMS, Léonard GARCIA LELIÈVRE, Hugo MEERT, Raphaël MENG WU et Charlotte PIERSON
Prix du Public

Rencontres Photographiques d'Arlon - 9e édition
Exposition 9 mai > 1er juin 2024
Le Palais à Arlon
Avec Christophe Jacrot / Thierry Ahn / Christelle Bolmio / Lionel Briot / Alice Delescaille / Annie Dorioz / Michel Gelinne / Annaïg Giquel-Donadieu de Lavit / Jessica Gérard / Marianne Grimont / Sophie Loustau / Michaël Massart / Marie-Christine Paquot / Charlotte Pierson / Michael Roemers / Martial Rossignol / Thierry Salmon / Pascal Sentenac / Laurence de Tapol Nesson / Laurence Vray
Lauréate du Premier Prix


Revue Politique n°125 - Printemps 2024 - Rubrique LA PHOTO
CHARLES, BASILE et LES AUTRES Un monde en voie de disparition ?
Sur cette photo : Basile, bleu de travail, foulard rouge, pose fièrement devant le portrait de son père. Il est le deuxième fermier d'une génération de quatre. De telles filiations se font de plus en plus rares dans nos Ardennes Belges. Il faut dire que la passion du métier, le courage de se lever tous les jours avant 5h du matin, le renoncement au loisir, l'affrontement des humeurs de plus en plus capricieuses de la nature, mais également l'engagement de tous les moments auprès des animaux, sont autant d'éléments qui poussent les plus jeunes à renoncer à ce dévouement illimité.
Depuis quelques années, je parcours la région à la rencontre des fermiers et des fermières. Intéressée par leur mode de vie, je passe du temps auprès d'eux, je les écoute et je les photographie. Un jour, je me suis arrêtée devant une ferme le long de la route. Un paysan, appuyé contre la porte métallique de son étable, guettait le passage lent et inaccoutumé de quelques véhicules. Ce fermier, c'est Charles. Je le revois régulièrement. Son quotidien solitaire est calqué sur le rythme de ses animaux. Il fait corps avec la nature, il est attentif à chaque bruissement, chaque changement.
Charles, Basile et les autres vivent dans un autre temps que le mien, un temps qui me touche par la sagesse et l'authenticité qu'il porte en lui. L'agriculture, c'est souvent une histoire de famille, de transmission. En tout cas, ça l'était. Pas seulement un travail, mais un véritable choix de vie. Une vie exigeante, rude, alliant passion, volonté et privations. Une vie vouée et soumise aux bêtes et à la nature.
Si Basile a succédé à son père et a pu transmettre son savoir-faire à son fils et à son petit-fils, d'autres fermiers, comme Charles, n'auront pas de successeur pour reprendre leur ferme. Faute de combattants...
L'agriculture est-elle devenue un monde en perdition ? Ces dernières semaines, la Fédération des Jeunes Agriculteurs est en première ligne pour manifester son mécontentement et exprimer ses craintes.
Leurs revendications font écho aux paroles de Charles, qui résonnent encore dans ma tête :
« Je suis sur terre depuis 80 ans, c'est pas dans mon intérêt de saboter la nature. Le métier, il s'apprend sur le tas. Il faut protéger la nature, mais il ne faut pas faire mourir ce qui est dessus. Si ça continue, dans vingt ans il n'y en aura plus, de fermes ! C'est ça le problème. C'est-à-dire que les vieux arrêtent, et il n'y a personne pour reprendre. C'est partout.
Il y a encore quelques fermes. Tant mieux quand même. Mais ça ne paie pas. Si vous vendez meilleur marché que vous avez acheté, vous êtes foutu.
Il y a trop de contraintes qu'il faut payer. »
« Le foin tardif, pour les bêtes c'est zéro. Il est séché et il n'y a plus rien dedans. C'est de la paille. Il n'y a plus d'éléments nutritifs. C'est un non-sens.
Ma foi, il faut privilégier les petits oiseaux, mais il ne faut pas laisser mourir les vaches. C'est au fermier à dire quand il doit faucher son foin, et non pas au règlement. »
« Et moi, je ne veux pas travailler pour avoir des primes. J'ai toujours travaillé pour avoir de la bonne nourriture. Je fauche quand je dois faucher. Je rentre mon foin comme je peux. Je soigne mes bêtes comme il faut. »
« Je pense que c'est le cultivateur qui doit voir comment ses bêtes sont le mieux, quand même.
Je regrette, mais ce n'est pas un Ministre qui est à Bruxelles, qui n'a jamais vu une vache, qui saurait me dire si elle est en bonne santé ou si elle ne l'est pas. »